Laboratoire d’Architectes, Lutteurs, Chercheurs et Artistes
Association créée en 2008, LALCA est un laboratoire de recherche théorique et expérimentale qui tente d’observer comment la ville se fabrique à l’encontre de ce(ux) qui l’effraie(nt).
C’est aussi un lieu de production d’expériences artistiques ; sonores, plastiques et urbaines, qui prennent vie dans les territoires où l’on s’inscrit et avec les personnes qui n’ont bien souvent pas voix au chapitre.
Ainsi Lalca tente de suivre les chemins du à-côté et du à-venir urbain, et d’inscrire ses projets dans une réflexion sur l’habiter questionnant nécessairement l’histoire de nos sociétés contemporaines, la place des étrangers dans la ville, la mobilité bien souvent liée à la précarité du travail, la dangerosité de la muséification et de façon plus poétique, la place des mots et de la connaissance, tout autant que la place des hommes…
A l’image du Nautilus de Jules Verne, nos projets se veulent comme autant de sous-marins urbains, qui tout à la fois seraient des laboratoires de recherche, des lieux d’actions et d’expositions, notre demeure mobile et un espace de résistance à la fabrique de la ville.
Accessible sur le site du Collège Truffaut, La Cabine sonore a été conçue par LALCA pour donner à entendre les marges de la ville, les expériences urbaines des personnes en temps précaires de la Métropole lyonnaise.
Mercredi 20 mars : Le monde et les bains-douches
Comment être à soi quand on n’a pas de lieu pour se laver, prendre soin de soi ? À Lyon, les bains-douches municipaux Delessert sont ouverts sans condition du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30. Sous la douche c’est le moment où chacun·e prend le temps de (re)trouver ses habitudes, se construire et ainsi pouvoir être en société. Et tous ces possibles ne pourraient exister sans l’implication du personnel au quotidien. Cette Polyphonie citadine a été réalisée dans le cadre du Projet Bains-Migr.
Jeudi 21 mars : Une journée d’habiter éclaté
Pour les personnes en temps précaire, l’habiter est éclaté sur le territoire de la ville : manger quelque part, dormir ailleurs, se laver plus loin… il faut aussi pouvoir rester connecté. Utiliser des applis pour avoir accès à certains services implique nécessairement de charger son téléphone portable. En 1752, Benjamin Franklin imaginait-il que près de trois siècles plus tard, le coup de foudre qu’il conduit à terre permettrait à des femmes et des hommes de conserver un lien social ?
Vendredi 22 mars : Conversation imaginaire entre 3 usagers
À partir de trois voix familières d’usagers des Bains-douches Delessert, nous entendons ici les bains-douches comme un lieu de mise en place des habitudes. À sa manière, chacun raconte qu’il vient ici pour se laver mais pas que… L’eau de la douche permet bien plus que l’hygiène du savon sur la peau, grâce à elle une attention portée à soi est possible, des rituels du prendre soin se développent et la cabine de douche devient alors un véritable lieu d’hospitalité.
Samedi 23 mars : L’aventure alimentaire
Quand on n’a pas de logement conventionnel, il est souvent difficile de se nourrir. Cela entraîne des organisations de survie quotidienne, la mise en place de techniques pour trouver de la nouriture, d’astuces pour cuisiner ou de gestion du temps pour se déplacer au gré des maraudes et ainsi s’alimenter… Les personnes en temps précaire partagent ici leur rapport à l’acte de manger, un des besoin fondamentaux de l’habiter.